Lyon’s Brazilian defender Rafael da Silva (L) vies with Saint-Etienne’s French forward Romain Hamouma (R) during the French L1 football match Olympique Lyonnais (OL) vs AS Saint -Etienne (ASSE) on November 8, 2015, at the Gerland Stadium in Lyon, central-eastern France. AFP PHOTO / JEFF PACHOUD

OL : les confessions de Rafael

En octobre dernier, le mensuel Lyon Capitale est allé à la rencontre de Rafael. Si, lors de la séance photo, il ne semblait pas très à l’aise, le latéral droit lyonnais  s’est volontiers prêté au jeu lorsqu’il a fallu se raconter. Avec humour et regards malicieux, l’international brésilien (deux sélections) de 25 ans se confie sur sa nouvelle vie à Lyon.

Qu’est-ce qui vous a vraiment convaincu de rejoindre les rangs de l’Olympique lyonnais ?

Rafael : Je ne vais pas vous refaire l’histoire. Ici, il y a eu de nombreux Brésiliens. Cela a vraiment pesé. Le fait aussi que l’Olympique lyonnais joue la Ligue des champions et qu’il s’agit d’un grand club... Ce qui est surprenant à l’OL, c’est l’ambiance qui règne ici. On a l’impression que tout le monde est ami. C’est un club familial, il y a une bonne atmosphère. Il y a une vraie complicité entre toutes les personnes qui composent le club. Ainsi qu’un environnement très sain.

Et au niveau de la ville de Lyon ?

(Il sourit et ses yeux brillent.) Vous savez, il n’y avait pas beaucoup de soleil en Angleterre, donc c’est plutôt agréable de vivre à Lyon. C’est une très belle ville.

Quels souvenirs souhaitez-vous garder de vos années à Manchester United ?

Je suis resté longtemps à Manchester [de 2008 à 2015, NdlR], j’ai appris de nombreuses choses là-bas. J’ai joué avec de grands joueurs, disputé toutes les compétitions. Puis, les Anglais sont bien élevés, il y a vraiment une bonne éducation en Angleterre. Cela m’a beaucoup apporté humainement.

Quels étaient vos rapports avec sir Alex Ferguson ? Est-ce le meilleur entraîneur que vous ayez côtoyé ?

C’est marrant, tout le monde me pose cette question (sourire). C’est un grand monsieur, quelqu’un d’important. Il m’a enseigné de nombreuses choses. Il a une forte personnalité. Ce qui est intéressant avec lui, c’est qu’il n’est pas axé que sur le football, il prend en compte l’homme, il s’intéresse à votre vie, votre façon de fonctionner. C’est assurément le coach numéro un, le meilleur que j’aie rencontré.

"Ma force, c'est l'attaque !"

À Lyon, vous devez affronter une forte concurrence à votre poste, avec Christophe Jallet qui est très performant...

(Sourire.) Oui, vous avez raison, Christophe Jallet est très bon. C’est un grand joueur. À Lyon, il y a de la concurrence, je le savais. Même si je peux jouer également au milieu de terrain ou latéral gauche, je sais qu’il y a d’autres joueurs à ces postes-là. Mais on peut être complémentaires. Regardez, lors de notre premier match de Ligue des champions [contre La Gantoise, 1-1]. Je suis sorti, j’ai laissé ma place à Jallet et il a marqué (éclat de rire). Il n’y a donc aucun souci.

Quelles sont vos forces, vos principales caractéristiques footballistiques ?

Je peux encore m’améliorer dans différents domaines. Ma force, c’est l’attaque ! Je suis quelqu’un de têtu, déterminé, donc ça aussi, ça fait partie de mes qualités.

"Je vis au jour le jour"

Cela vous agace qu’on dise que vous êtes fort offensivement mais un peu plus en difficulté défensivement ?

(Il éclate de rire et tape dans ses mains.) C’est vrai que je suis un joueur offensif et je ne vais pas vous dire que je suis très content d’entendre dire que je ne suis pas bon défensivement. De toute manière, on dit la même chose pour tous les latéraux brésiliens. Je peux progresser. Une chose est certaine, je vous l’ai dit, je suis déterminé et je me donne chaque fois à fond pour être le plus performant. Je découvre à peine le football français, j’ai une marge de progression.

Souhaitez-vous rester un moment à Lyon ?

Honnêtement, je vis au jour le jour. Je ne pense qu’au présent et je suis bel et bien lyonnais. Pour le moment, je ne vois pas plus loin.

Vous répétez à l’envi souhaiter retrouver la sélection du Brésil. C’est réalisable ?

Bien sûr que c’est possible ! En jouant à Lyon et en jouant bien, j’ai toutes mes chances. N’importe quel joueur brésilien rêve de la Seleção et souhaite ardemment revêtir ce maillot, car c’est quelque chose de fantastique.

Lyon's Brazilian defender Rafael (L) vies with Lorient's French Algerian midfielder Walid Mesloub during the French L1 football match between Olympique Lyonnais and FC Lorient at the Gerland stadium in Lyon, eastern France on August 9, 2015. AFP PHOTO / PHILIPPE DESMAZES
AFP PHOTO / PHILIPPE DESMAZES

Lyon est-il encore connu au Brésil ?

On parle encore de l’OL au Brésil mais, pour être tout à fait sincère, un peu moins qu’à la grande époque lyonnaise. Avec cette vague de joueurs brésiliens, il y avait un intérêt supérieur pour Lyon.

Justement, Lyon recrutait beaucoup dans les années 2000 au Brésil. Y a-t-il encore de bons joueurs là-bas ?

Ils ont débarqué par vagues (sourire). Sonny [Anderson] est arrivé le premier* puis d’autres ont suivi. Ce que je peux vous dire, de manière formelle, c’est qu’il y a encore de très bons joueurs au Brésil. C’est juste une question d’opportunité, de stratégie de recrutement et de choix de club.

Parlez-nous de votre frère jumeau, Fábio. Quels sont vos liens ? Espérez-vous rejouer un jour avec lui ?

Je ne sais pas si un jour on va rejouer ensemble [ils ont évolué ensemble à Manchester], si ça se fera et où ça se fera... Ce qui est sûr, c’est que c’était très agréable. Nous avons une très belle relation. Ce sont des liens indescriptibles, très forts... Franchement, je ne trouve pas de mots pour évoquer cette symbiose. On a été vingt-deux ans ensemble. On a partagé tellement de choses, on s’est toujours épaulés.

"Je suis pas né avec un ballon mais dans le ballon"

Vous avez toujours été passionné par le football ?

Je ne suis pas né avec un ballon mais dans le ballon. J’ai toujours été passionné par le foot. Tout bébé, j’étais à quatre pattes à jouer avec un ballon rond. J’aime tellement ce sport ! Je vais avoir du mal à arrêter... D’ailleurs, vers la fin de ma carrière de footballeur, mon rêve serait de jouer à Botafogo, le club de ma ville au Brésil.

Quelle est votre véritable
 personnalité ?

Je pense que vous l’avez déjà remarqué : je parle beaucoup, je suis très bavard (rires). J’aime bien rire, faire des blagues... mais je suis parfois nerveux. C’est difficile de parler de soi, je préfère que ça soit les autres qui répondent à ma place.

Comment occupez-vous vos journées en dehors du foot ?

Depuis la naissance de mes enfants, j’aime passer du temps avec eux. Sinon, je suis un amateur de jeux vidéo et j’aime aussi jouer au poker.

Vous êtes un jeune père laxiste ou plutôt sévère ?

Je fais un peu comme mon père, il était rigide avec nous. Je le suis également avec mes enfants, afin qu’ils soient bien éduqués et respectueux. Cela ne m’empêche pas d’être aussi protecteur et attentionné.

Même si vous venez juste d’arriver, quelle trace souhaiteriez-vous laisser à Lyon ?

J’aimerais que les gens disent : lorsque Rafael rentrait sur le terrain, il mouillait vraiment le maillot, il ne trichait pas. Qu’il donnait 100 % de lui-même pour l’équipe. J’ai vraiment envie de laisser une trace de moi à l’OL.

* En fait, le premier Brésilien de l’OL fut Constantino Pires (1956-1959).

Crédit photo : JEFF PACHOUD / AFP

11 commentaires
  1. Avatar
    rastaman - jeu 12 Nov 15 à 18 h 21

    il mouille le maillot ça ç'est sur, celui qui dit le contraire ne l'as pas vu sur le terrain... bravo à lui et bonne chance pour les prochains match , en tout cas il peut remplacer un milieu en cas de pénurie à ce poste...

  2. Avatar
    rastaman - jeu 12 Nov 15 à 18 h 24

    en tout cas très bonne interview...

  3. Avatar
    fekirisback - jeu 12 Nov 15 à 18 h 58

    Raphaël grosse satisfaction et ne fait pas la Star alors qu'il pourrait lui. J'accepte de recruté des brésiliens c'est se qui a fait notre force, Florian dégotte nous une ptite merveille o lieu de prendre des joueurs bidons..

    1. Avatar
      DUBOL - ven 13 Nov 15 à 6 h 47

      Il est vrai qu'il est bien dommage que nous ayons perdu la filière, car le pays regorge encore de talents qui sont souvent des gars bien.
      Et c'est même un peu triste de voir qu'au Brésil nous sommes du coup bien moins populaire ; c'est un cercle vicieux au final car ce ne sera que d'autant plus dur de recruter face aux autres quand le moment viendra.

  4. Avatar
    zepredator - ven 13 Nov 15 à 0 h 02

    J'ai toujours aimé ce joueur, je me souviens de ses matchs en LDC avec Man U à l'époque sur TF1, il était énorme pour son âge !
    Je me disais que ce serait un rêve de le voir chez nous, puis il s'est un peu perdu après le départ de Ferguson et le voilà à Lyon. Il se donne avec beaucoup de générosité, doit progresser défensivement mais offensivement il est très juste et fait des différences. Gars très humble, sympathique, je lui souhaite beaucoup de réussite à l'OL en espérant qu'il y reste longtemps.

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    zikos35 - ven 13 Nov 15 à 16 h 24

    Si on ne recrute plus au brésil ce n'est pas parce que nous ne nous y intéressons plus, c'est parce que le moindre joueur brésilien, même si c'est une tanche, vaut 20 M€, les temps ont changé, on ne vient plus piller ce championnat pour 2 M € comme à l'époque.

    1. OLVictory
      OLVictory - ven 13 Nov 15 à 16 h 50

      Et en plus le contrat de la tanche à 20 Millions appartient à des fonds de pension , histoire de compliquer le tout. Les fonds de pension préfèrent vendre à des clubs qui achètent partiellement les joueurs, ce qui permet aux investisseurs de garder une part des futurs bénéfices d'une vente à venir. C'est le système de multipropriété de Porto qui lui assurait la quasi exclusivité de tous les bons brésiliens venus en Europe, alors que la loi française l'interdisait. Porto sait très bien aussi verser des commissions occultes, ils ont déjà été condamnés pour ça. Ce sont les montages comme ceux-là qui ont permis à Porto de briller dans les transferts, leur fameux système de détection est une légende urbaine. Leurs magouilles en revanche sont bien réelles.

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    fekirisback - ven 13 Nov 15 à 19 h 49

    Dsl y'a des joueurs o brésil qu'on peu avoir des quiche à 10m€ voir plus on en a dans l 'équipe un brésilien vo 10 Mapou

    1. Avatar
      fandelol - sam 14 Nov 15 à 0 h 57

      Et un Bescherelle ça veut combien tu penses?

  7. Avatar
    chasertornado59 - sam 14 Nov 15 à 3 h 25

    Super mec !

  8. Avatar
    fekirisback - sam 14 Nov 15 à 13 h 47

    Fandelol très constructif ta réflexion.. T'sais on peu pas ts avoir dans la vie. Mais qu'à l'ol on a des joueurs bas de gamme ou en fin de vie.. C une réalité.

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