Face à Lorient ce dimanche soir, l'OL n'était pas au complet. Entre suspension, blessé et joueur qui arrive, c'est tout l'équilibre collectif lyonnais qui est bouleversé. Néanmoins, on a pu constater un mieux dans le jeu des hommes d'Hubert Fournier.
Lyon attendait le retour de la Ligue 1, peut-être plus que les autres équipes. En plus d'exhiber ses nouveaux joueurs en match officiel, il s'agissait surtout de tourner la page, celle des matchs amicaux. Une seule victoire et des défaites inquiétantes. En recevant Lorient pour la 1ère journée de Ligue 1 2015-2016, l'OL voulait donc se rassurer en gagnant, si possible par le jeu. Mais tout n'est pas encore au point.
Le losange ... sur le papier
L'an dernier, surtout en fin de saison, à défaut de pouvoir compter sur Gourcuff ou Grenier, Hubert Fournier positionnait Nabil Fekir en 10, juste derrière Alexandre Lacazette et Clinton Njie. Alors oui les résultats ont suivi, le trio faisait la différence et les buts s'enchaînaient. Mais au niveau du jeu, le positionnement de Fekir laissait à désirer. Trop offensif et pas assez travailleur pour jouer à ce poste, son talent était un trompe-l'oeil. Car non, Nabil Fekir n'est pas le meneur de jeu dont à besoin cette équipe. Preuve en est son match contre Lorient. Au niveau de son positionnement pur tout d'abord, comme on peut le voir sur l'image n°1, il se trouve en moyenne devant Lacazette, et donc en soutien de Claudio Beauvue. Le n°10 rhodanien est donc parfois obligé de décrocher, ce qui l'éloigne de sa surface de prédilection. Dès lors, la zone réservée au meneur de jeu a souvent été inoccupée, laissant un trou entre le milieu et l'attaque (image 2).
Pendant les 25 premières minutes, les Gones ont malgré cela dominé la rencontre. Possession du ballon (62% sur la rencontre), jeu sur les côtés (dont 43% du côté droit, avec Rafael et ses 4 centres), occasions et même poteaux, il ne manquait qu'un but. Justement, cette absence de but a fait déjouer l'OL. Beauvue et Lacazette étaient éloignés l'un de l'autre (2 passes en tout et pour tout échangées durant ce match), et Fekir frappait sans réussite (6 tirs et 0 cadré), sans compter ses nombreuses pertes de ballons (22 au total sur 63 joués). C'est bien simple, le trio offensif lyonnais a fait le contraire de ce qu'il fallait faire. Ce n'était pas à Nabil de frapper autant, Claudio a fait beaucoup d'appels non servis, et Lacazette jouait trop bas. Pour ne rien arranger, les coéquipiers d'Anthony Lopes ont eu droit au mur orange au fil du match, le bloc lorientais étant de mieux en mieux organisé alors que le temps défilait. Justement quand l'équipe avait vraiment besoin de quelqu'un pour se placer et jouer entre les lignes, afin de trouver la brèche, personne n'était disponible. A charge de Mathieu Valbuena (son arrivée étant quasiment actée sauf surprise) de montrer qu'il est le joueur qu'il faut à cet OL-là. Si c'est le même que celui de Marseille et de l'équipe de France, il apportera un vrai plus pour Hubert Fournier.
Milieu à plat, sans impact
L'entraîneur lyonnais a aussi eu quelques hésitations pour composer son milieu de terrain. Avec les blessures de Grenier et Fofana, ainsi que la suspension de Gonalons, il fallait s'adapter. Même s'il est plutôt bon à ce poste (101 ballons touchés, seulement 8 perdus pour 14 récupérés), Corentin Tolisso n'apporte pas autant à l'équipe que lorsqu'il est relayeur. Surtout quand l'OL joue de la sorte. Il aurait pu être ce joueur qui comble l'espace et fait le lien entre milieu et attaque afin de pallier aux manquements de Fekir. Aussi il peut amener cette verticalité qui a tant fait défaut (54% de passes latérales pour Lyon). Au lieu de cela, ce rôle incombait à deux joueurs ne pouvant pas effectuer cette tâche, et ayant en plus le même profil d'organisateur et régulateur de l'entre-jeu (à l'opposé de celui de relayeur donc) : Ferri et Malbranque. On comprend mieux pourquoi les Lyonnais ont eu du mal à contourner ce bloc merlu, s'ils jouaient plus de manière horizontale que verticale (image 3).
D'ailleurs, deux changements d'Hubert Fournier nous prouvent qu'il aurait pu faire autrement. En faisant rentrer Arnold Mvuemba, le jeu vers l'avant était plus rapide. L'ancien lorientais a certes manqué quelques passes (ce que ne manqueront pas de signaler ses détracteurs), mais son impact athlétique s'est fait ressentir, lui qui s'est bien projeté vers l'avant. En comparaison, il a touché plus de ballons que Malbranque (49 contre 33) en jouant moins, et il a frappé une fois au but. Puis en sortant Beauvue pour Ghezzal, l'ancien technicien de Reims a fait monter Fekir d'un cran. Tout de suite, les automatismes avec Lacazette sont revenus et les deux joueurs se cherchaient. Car oui, l'ancien de Saint-Priest est un deuxième attaquant, celui qui tourne autour de la pointe et fait le lien avec le milieu. Avec le retour du Capitaine et l'arrivée de Petit Vélo, Hubert Fournier espère que ces problèmes seront réglés.
Une nouvelle excellente analyse ! Merci Nabil (pas Fekir, hein !) 😉
Bonjour Olympique-et-lyonnais.com, avez vous déjà fixer la date de reprise de la cour des gones ou Bart et Lulu sont en vacance en Thaïland?
Oui, oui ,oui on veut la CDG au plus vite 🙂 Même s'il faut inviter V.Duluc, c'est pas grave, on l'adore !!!
Excellente analyse, qui rejoint le constat fait au bord du terrain par "Paga" : Fékir est nettement plus efficace quand il joue plus haut.
Pourtant, de mémoire N°10, c'est son poste de formation, il me semble.
Quand il était positionné en 10 l'année dernière, c'est le couteau suisse Tolisso qui assumait le liant entre le milieu et l'attaque, or là, obligé de jouer en sentinelle, personne n'a prit le relai, sauf à partir de l'entrée de Mvuemba qui m'a fait je dois l'admettre une très belle impression. Où est le joueur qui se "cachait" sur le terrain ? Je préfère nettement cette facette d'Arnold !
Arnold a comblé le vide laissé par Fékir positionné inconsciemment plus haut ainsi que révélé par l'étude pleine de vérité de Nabil de O&L, ainsi que celui de Tolisso, cantonné au rôle de Gonalons.
On peut en déduire deux choses :
- D'abord que Fékir est aujourd'hui plus un deuxième attaquant qu'un organisateur de jeu, et c'est une mauvaise nouvelle pour Beauvue qui risque de goûter plus souvent qu'il ne l'aurait cru au banc.
- Ensuite que Tolisso est devenu une pièce maîtresse du milieu de terrain.
La venue de Valbuena ne peut être considérée que comme bénéfique, si c'est le "Petit Vélo" de l'OM.
Même si Nabil joue deuxième attaquant, il y aura largement assez de place pour Claudio et N'jie avec les différentes compétitions, les blessures, le besoin de souffler. Avoir plusieurs attaquants de haut niveau c'est nécessaire.
Je compléterais ton post par le constat suivant : Arnold peut hisser son niveau de jeu et apporter un réel plus à l'équipe. Super entrée de sa part je trouve.
Bon article pour une bonne analyse, l'arrivée de Valbuena devrait permettre à Fékir de revenir en attaque au coté de Lacazette.
en même temps la saison dernière on a joué sans vrai N° 10 donc analyse a relativisé.
je rappelle qu'un triangle Fekir N'jie Lacaztte a parfaitement fonctionné
je pense juste que l’absence de Gonalon est toujours très préjudiciable a l'équipe et pour le coup déséquilibre ce milieu a 4.