OL : et Gourcuff s’en alla…

136 matchs, dont 23 en intégralité, et cinq années plus tard, Yoann Gourcuff part de l’OL en laissant derrière lui le sentiment d’un gâchis incomparable. Retour sur le parcours lyonnais de l’un des joueurs les plus médiatiques, décevants et enthousiasmants de l’histoire de l’OL.

Il est des histoires dont les supporteurs se rappellent pendant des années. Certaines sont issues de joies incomparables, d’autres de déceptions impérissables. Le cas de Yoann Gourcuff est capable de réunir toutes ces émotions dans un seul constat. Jamais l’OL n’a eu autant d’espoirs dans un transfert, rarement la pelouse de Gerland a rencontré un joueur si talentueux et peu de désespoirs auront autant été mobilisés que par ce garçon.

Une superstar dans un esprit d’homme fermé

En Août 2010, Jean-Michel Aulas réalise l’un des plus beaux coups de sa carrière de président. Il recrute, contre 22 millions d’euros (et 4,5 millions de bonus qui ne seront jamais dépensés), Yoann Gourcuff. Pour la première fois de l’histoire du club, un joueur arrive avec le statut de star au top de sa carrière. Il faut se rappeler ce qu’était Gourcuff à l’époque bordelaise : le meilleur milieu du championnat de France. Là où dans 95% des cas, le joueur part à l’étranger, Aulas affirmait ses ambitions en recrutant un élément de classe internationale. L’engouement médiatique était sans précédant et plus de 15 000 personnes étaient à Gerland pour l’accueillir. Trop ? Probablement.

Dès le début, le Breton est mal à l’aise dans ce statut. Lui se revendique comme un joueur qui a besoin du collectif pour briller, qui est là pour mettre ses coéquipiers en avant. Le public le voit de son côté comme un génie de la Ligue 1. Un gouffre se crée entre sa personnalité et ce que l’on attend de lui.

Un acte manqué

Rapidement, les limites mentales et physiques du joueur apparaissent. Souvent, il est blessé. Les adducteurs, les genoux, le dos... tout y passe. Mais quand la machine est en marche, elle est resplendissante. Gourcuff est gracieux, technique. Il court doucement, mais beaucoup. Sa vista et sa vision de jeu font la différence. Si ce constat est particulièrement vrai pour les deux dernières saisons, il a toujours été valable.

Malgré ses blessures, Gourcuff a continué de progresser. Du moins, ses prestations sur le terrain sont allées en s’améliorant. Imaginons alors un monde où Yoann Gourcuff n’aurait pas eu de problèmes physiques… Aurait-ce été différent ? Peut-être que oui, peut-être que non. Car le problème du meneur n’était pas que physique. Il était surtout mental. Certes les deux sont liés, mais rarement le mental d’un joueur aura été aussi particulier. La pression n’a pas eu énormément d’emprise sur lui. Cette saison, ses responsabilités ont été accrues et il n’a jamais été aussi bon. En revanche, il a comme un blocage. Alexandre Marles, responsable de la performance à l’OL, le reconnaissait pour La voix du Nord : « Cette saison, si Yoann avait des mauvaises sensations, des douleurs, depuis septembre, il n’a jamais été blessé. Il traînait un problème à la cheville depuis la saison dernière, mais en septembre, ça avait disparu. Après il y a la capacité de résistance à la douleur. Quand un joueur pro a accumulé les blessures, dès qu’il ressent une douleur, il a la peur de la rechute. »

Moins décisif avec l’OL qu’avec Bordeaux

Il ne faut toutefois pas se méprendre. Si l’on enlève le côté affectif du joueur, si l’on enlève l’admiration, si l’on enlève la rancoeur, les prestations footballistiques de Gourcuff n’ont pas été à la hauteur des attentes. Un chiffre clé le montre : avec l’OL, il a moins fait de passes décisives et marqué de buts qu’à Bordeaux. Pourtant, il n’est resté que 2 saisons pleines en Aquitaine. En 117 matchs, il a marqué 25 buts et délivré 27 passes décisives là-bas. A l’OL, il a joué 136 matchs pour  22 buts et 27 passes décisives. Un argument de poids pour un joueur acheté 22 millions d’euros et qui aura coûté près de 36 millions d’euros en salaire brut durant son passage.

Alors que retenir de Gourcuff ? Entre déception et frustration, ce qui ressortira probablement de cet équilibre est la fascination. Pendant cinq années, alors que le joueur se faisait aussi discret que possible, les supporteurs l’ont suivi comme son ombre. A chaque début de saison, ils se disaient : « Cette année, Gourcuff va exploser, c’est sûr. » Probablement qu’ils arrêteront, à partir d’aujourd’hui.

18 commentaires
  1. OLVictory
    OLVictory - mar 30 Juin 15 à 8 h 21

    Et on retourne bien le couteau dans la plaie... un tour, deux tours... et on insiste 😉

  2. Avatar
    trooog - mar 30 Juin 15 à 9 h 34

    Tsubasa c'est pas Aulas qui était sur le terrain jusqu'à preuve du contraire. quant au joueur, j'ai rien contre mais ça me gonfle quand même de voir tout son fan club braire en pleurant : qu'il faut le laisser tranquille et arrêter de le persécuter. En gros qd on les ecoute tt le monde est mechant et lui c'est un ange.En attendant le mec a palpé des millions pour... Euh pas grand chose tout en glandant. A une époque ou c'est "légèrement" dur pour pas mal l de gens en France ou ailleurs, je ne me vois pas prendre la défense de ce joueur.
    Ok je suis reducteur mais bon c'est lourd la Gourcuffmanie ( comme le Gourcuff bashing d'ailleurs. ) Gourcuff c'est le passé. Regardons l'avenir.
    De toute facon, ça fait un bail que je ne joue plus trop les groupies. Je vais continuer. Bonne chance à toi Tsub si tu veux prendre la releve, moi tu vois, la dernière fois, c'était pas top ...http://www.dailymotion.com/video/x31lph_laissez-britney-tranquille-sous-tit_music

  3. Avatar
    Aliocha57 - mar 30 Juin 15 à 9 h 36

    Si on doit trouver une vertu à son passage à l'OL, c'est la prise de conscience qu'il ne faut jamais surinvestir dans un seul joueur, aussi fort soit-il, mais que la priorité doit être donnée au collectif. Il eût cent fois mieux valu doubler certains postes clés avec des joueurs techniquement moins brillants, mais physiquement et mentalement plus fiables, que de recruter une star dont on ne pouvait pas assumer la charge. C'est plus facile de le dire aujourd'hui qu'hier, mais on n'aurait pas dû s'obstiner de la sorte. La majeure partie des mauvais résultats de l'OL de "l'après-Puel" sont dus à un trop grand nombre de blessés simultanés dans l'équipe, non à un manque de "grands joueurs". La charge financière due à Gourcuff a pesé très lourd dans la gestion globale de l'effectif. Comme on dit souvent : "Il faut payer pour apprendre..." Maintenant, les dirigeants savent !

  4. Avatar
    tigershoga - mar 30 Juin 15 à 10 h 30

    L'autre grand regret, c'est de ne pas l'avoir fait partir plus tôt... notamment à la place de Pjanic, si on avait put garder Pjanic et vendre Gourcuff... (je pense qu'à l'époque 10M€ aurait put suffir pour Yo... ) car Pjanic nous avait montrer son potentiel déjà, lui c'était une vrai bonne recrue, et on voit aujourd'hui que c'est un joueur clé de l'AS ROMA. Il nous aurait certainement été très utile et en tout les cas, beaucoup plus que Gourcuff, qui a passé 5 années de galère, de frustration et de raté à l'OL.
    Un gros transfert, un gros contrat, pour un résultat très très en dessous de ce qu'on attendait de lui. Le plus gros échec de l'OL des années 2000.

    1. OLVictory
      OLVictory - mar 30 Juin 15 à 10 h 39

      Le problème d'Aulas c'est qu'il a un trop gros ego pour reconnaître quand il se plante, et du coup il s'enterre encore plus.

      1. Avatar
        ol-91 - mar 30 Juin 15 à 11 h 03

        Je pense plutôt que comme beaucoup de supporters, Aulas aura espéré un « retour » jusqu'au bout.

  5. Avatar
    ol-91 - mar 30 Juin 15 à 11 h 02

    Ce soir, à minuit. Autre problème après les blessures : où aller ?

  6. OLVictory
    OLVictory - mar 30 Juin 15 à 11 h 16

    Ca serait bien lui qu'il trouve un club qui lui convienne. Qu'on arrête les polémiques et qu'on parle du terrain.

  7. Edmi
    Edmi - mar 30 Juin 15 à 12 h 42

    RIP

  8. Avatar
    OL-38 - mar 30 Juin 15 à 14 h 09

    Très bon article, qui à résumer et tous dis:
    Dommage que Gourcuff n'est pas continuer sur sa lancer quand il était arrivé à Bordeaux, avec tout l'investissement sur lui. Dommage, Bonne continuation et bonne chance à lui pour la suite.

  9. Bastien Manighetti - mer 1 Juil 15 à 13 h 45

    Une analyse intéressante de la situation : http://www.blogbordelais.com/le-drole-de-feuilleton-gourcuff-2015/

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