Buteur pour la première fois avec l'EDF, hier, contre la Belgique, Fekir peut nourrir de grandes ambitions en équipe de France.
Difficilement accepté par les supporters français, Nabil Fekir n’en finit plus d’impressionner par sa technique, certes, mais aussi par son mental. A tel point qu’on se demanderait presque s’il n’est pas ce grand joueur qu’attend l’équipe de France. Après avoir été élu révélation de la saison, le plus dur sera de confirmer. Mais après une année d’explosion, le Franco-Algérien n’a de cesse d’être époustouflant.
Un mental d’acier
Bien souvent la différence entre les niveaux se fait dans la tête. Evidemment qu’un joueur de CFA, n’a pas la justesse d’un international, mais les paliers, lorsqu’ils sont proches, sont franchis grâce à des différences mentales. Nabil Fekir n’a pas eu le plus simple des parcours - viré du centre de formation, revenu à l’OL après de belles prouesses avec les club de Vaux-en-Velin et St-Priest -. Il n’a pas suivi le parcours « classique » du jeune espoir : centre de formation, espoir du club, pro.
Peut être est-ce là sa plus grande force. Un peu à l’image d’un Franck Ribéry, son insouciance se transforme au fil du temps en une défiance de l’adversité. Un match le manifeste parfaitement. Le 8 mars dernier, alors que son choix entre l’Algérie et la France avait agité tout le Football Circus, Fekir provoque un penalty et met deux buts. Pour s’imposer au très haut niveau, il semble avoir la psychologie nécessaire.
Des qualités exceptionnelles
Pierre Menès s’est souvent exalté cette saison des performances du Lyonnais. Non pas que Pierre Menès porte une voix biblique, mais il reconnaissait lui-même que rarement un joueur l’avait fait vibrer comme Fekir. Car avant tout chose, ce garçon dispose d’une classe que peu d’autres Français ont. Le comparer à Messi est sans doute un peu trop, mais simplement dire qu’il a du talent est insuffisant. Son touché, son équilibre, son goût du duel en fond un attaquant capable d’imprimer sa marque sur n’importe quel match.
Beaucoup ont reproché à Lacazette une baisse de régime contre les grosses écuries, Fekir a su sortir du lot lorsque le niveau s’élevait. Contre le PSG, à Gerland, sa passe décisive pour Njie était prodigieuse. Contre la Belgique, hier, il arrive à profiter du quart d’heure qu’il lui est alloué pour se montrer décisif, grâce à sa lucidité. Il a cette qualité qui permet de s’imposer à tous les niveaux.
L’histoire d’amour entre l’EDF et les grands joueurs
Et si le meneur de jeu était ce joueur qui manque à l’équipe de France ? Depuis que les grandes compétitions existent, l’EDF a toujours eu besoin d’un joueur atteignant le niveau « au-dessus » pour s’imposer. C’est Platini en 1984 à l’Euro. C’est Zidane en 1998, en 2000, voir en 2006. L’idée n’est pas de se dire qu'il a atteint le niveau de Ballons d’or, le but est de réaliser qu’il est aujourd’hui le seul à disposer de ce que les Américains appellent le « facteur X ». Ce petit grain de génie supplémentaire permettant de faire les différences. S’il n’a pas prouvé sur la durée, en un an, il a montré qu’il avait cette petite chose.
Certainement que l’Euro 2016 viendra trop vite pour voir le talent de Fekir à son plus haut. Mais qui peut se targuer de disposer de ses qualités en EDF ? Probablement personne. Loin des sifflets du Stade de France, le gamin de la banlieue lyonnaise a tout d’un très grand. Ne reste plus qu’à l’accepter et lui offrir des opportunités. Certains diront que c’est trop tôt, mais rien ne sert de perdre du temps si l’histoire est en marche.
Le grand test sera la LDC pour toutes les "pépites".
Avouez, on attend tous ça !
Oui mais Fékir est une future pépite. On va voir en LDC c'est sûr.