Arrivé à l’Olympique lyonnais à 17 ans, Sidney Govou a marqué de son empreinte le club rhodanien. Avec passion et sincérité, le natif du Puy-en-Velay revient sur ses 14 saisons lyonnaises qui l’ont conduit à sept titres de champions de France, une Coupe de la Ligue, une coupe de France, quatre trophées des Champions et de multiples exploits européens. International français à 49 reprises, Sidney Govou livre également sa vision de l’OL d’aujourd’hui et évoque sa reconversion professionnelle à la fois en tant que consultant et conseiller sportif.
Olympique-et-lyonnais.com : Après avoir fait vos classes à Brives-Charensac et ensuite au Puy-en-Velay, vous signez tardivement à l’OL, à l’âge de 17 ans. Quelles sont les circonstances de votre arrivée ?
Sidney Govou : J’ai joué à Brives-Charensac jusqu’à l’âge de 16 ans, puis ensuite j’ai rejoint le voisin du Puy, promu en moins de 17 ans national. A l’époque, j’aurais pu rejoindre le FC Nantes où j’ai effectué un essai concluant, mais j’ai privilégié mes études, vu que c’était l’année du bac. Puis, je jouais avec mes amis, on avait un bon groupe, on se marrait bien (rires). Personnellement, j’ai inscrit la majorité des buts de mon équipe cette année-là. Comme on évoluait dans la poule de Lyon, Saint-Etienne, Clermont ou Auxerre, mes prestations ont éveillé l’intérêt de certains clubs. Au mois de mai, l’OL m’appelle pour effectuer un essai. Aux côtés d’une vingtaine de joueurs âgés de 16 à 18 ans, on fait un match contre une équipe mixte de l’OL, composée de moins de 17 ans, de l’équipe DH et de la réserve. Je joue une mi-temps à mon poste de milieu offensif et l’autre au poste de défenseur central (rires). Les choses se passent plutôt bien puisque je marque un but même si on se prend une valise (rires). Un mois plus tard, le club me contacte pour me proposer un contrat stagiaire d’un an. Tout mon entourage me pousse à y aller, sauf ma mère. Du coup, on a fait un deal ensemble, si j’ai mon bac elle me donnait son accord. Et je l’ai eu (rires).
Vous signez donc un contrat d’un an avec l’OL. Cela ressemble à un quitte ou double pour vous. Comment vivez-vous cette saison « test » ?
Les six premiers mois sont très difficiles. C’était un autre niveau que le Puy. Dans le jeu, ça allait beaucoup trop vite pour moi. J’étais un peu perdu. Quand je rentre chez mes parents pour la trêve hivernale, je suis à deux doigts de ne pas revenir. Je décide toutefois de poursuivre l’aventure puis j’ai eu un déclic. J’ai commencé à être bon (rires). Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. J’ai performé avec la DH [l’équipe 3 de l’époque, NdlR], puis j’ai terminé la saison avec la réserve où on a été champion de France. Cela me permet de décrocher un nouveau contrat stagiaire de trois saisons supplémentaires (2+1).
Vous devenez rapidement un élément moteur de l’équipe réserve puisqu’en trois saisons vous inscrivez la bagatelle de 82 buts. C’est ce qui vous a ouvert les portes de l’équipe première selon vous ?
Disons que je m’en sors plus ou moins bien. Durant cette période, je connais la première grosse blessure de ma carrière. Je m’étais fait quelque chose de bizarre au mollet (rires). Du coup, cela a été un peu dur moralement. Après, dans mon quotidien, je me sentais de mieux en mieux car avec le temps, on connait de plus en plus de monde. Dans la foulée, tout s’enchaîne assez vite. Je fais quelques entraînements avec les professionnels. Au début de l’été 1999, alors qu’il y a pas mal de blessés avec l’équipe première, Bernard Lacombe m’appelle pour que je prenne part à un match amical à l’Arbresle. Je n’ai plus en mémoire l’adversaire mais je joue une mi-temps, je marque un but et je délivre une passe décisive. Les débuts sont plutôt réussis (rires).
« Avant ce match au Red Star, personne ne me connaissait »
Vous, le jeune joueur, comment vous rentrez dans ce vestiaire avec des noms comme Sonny Anderson, Pierre Laigle, Alain Cavéglia, Jacek Bak et consorts ?
Je ne me pose pas 36 000 questions mais je sais rester à ma place. A cette période, je me changeais dans le vestiaire à côté des joueurs professionnels. Quand Bernard Lacombe avait besoin de moi, il savait où me trouver, sinon je restais avec la réserve. Pendant les six derniers mois de l’année 1999, je m’entraînais souvent avec les pros. De ce fait, en janvier 2000, Bernard est venu m’annoncer que je passais dans le vestiaire de l’équipe première. Il en avait marre de venir me chercher (rires).
Après avoir disputé votre premier match de Ligue 1 à Auxerre (défaite 2-0), le 15 janvier 2000, vous sortez de l’anonymat lors d’un banal 8e de finale de Coupe de France disputé à La Courneuve contre le Red Star (National). Malgré une équipe type alignée ce soir-là, l’OL est mené à la surprise générale. Racontez-nous la suite.
Ce match a lieu début mars si mes souvenirs sont bons [5 mars, NdlR]. Je devais me retrouver en tribune mais je ne sais plus qui se blesse à l’échauffement, du coup je prends place sur le banc. On perd 1-0. Bernard Lacombe décide de me faire rentrer et je marque un doublé en fin de match qui nous qualifie. Sincèrement, je pense que si le déroulement de la partie nous avait été favorable, je ne serais jamais rentré (rires). Du coup, c’est un peu la stupéfaction générale, sachant que pour beaucoup de monde, je sortais de nulle part. Personne ne me connaissait. Pour ma part, je n’étais pas surpris car je commençais à vraiment performer. Après, dans le vestiaire, je restais dans mon coin. Mais, petit à petit mes coéquipiers me percevaient différemment.
Ce changement de statut a pour conséquence la signature de votre premier contrat professionnel. Vous percevez cela comme un aboutissement ?
Non pas forcément, c’était davantage le début de quelque chose. Je signe pro avec mon ami Roland Viera [actuel entraîneur du Puy, NdlR]. J’ai 21 ans à ce moment-là, l’OL commence à avoir un effectif assez pléthorique et la question se pose de me prêter en Ligue 2 ou ailleurs pour avoir du temps de jeu. Jacques Santini me laisse prendre la décision. Comme je venais de signer quatre ans, je me suis dit que même si mon temps de jeu n’était pas très important, je préférai rester pour progresser à Lyon. L’idée était de faire une saison et de voir ensuite. Puis tout s’enchaîne favorablement pour moi. Je marque mon premier but face à Auxerre à Gerland à l’automne [29 octobre 2000, NdlR]. Pour la petite histoire, c’était la première fois que ma mère venait me voir jouer. Elle n’a pas été déçu (rires). Mes performances m’ouvrent également les portes de l’équipe de France Espoirs.
« Quand on était un jeune à l’OL, on savait que ce serait très difficile de percer »
Si votre match face au Red Star vous révèle aux yeux du football français, votre prestation face au Bayern Munich, ponctuée de deux buts d’anthologie vous forge un nom au niveau européen. Peut-on parler de match référence au sein de votre carrière ?
Oui sans aucun doute. Notre troisième place en championnat la saison précédente nous permet de jouer les barrages de la Ligue des Champions. Nous nous qualifions contre Bratislava et tout s’enchaîne. Je fais mes débuts dans cette compétition à Heerenveen aux Pays Bas. A l’époque, il y avait deux phases de poule avant de se qualifier pour les quarts-de-finale. On passe sans encombre la première phase et on se retrouve dans une poule avec le Bayern, le Spartak Moscou et Arsenal. Pour espérer nous qualifier, il fallait venir à bout du Bayern à Gerland. Je m’étais déjà bien installé dans cet effectif, j’avais plus ou moins pris la place de Tony (Vairelles), alors que Steve (Marlet) était blessé ce soir-là. Je joue avec mes qualités et je marque deux buts. Cette performance correspond à l’un des premiers exploits du club en Ligue des champions. Malheureusement, nous ne parvenons pas à nous qualifier puisque l’on ne confirme pas à Moscou, ensuite. J’avais d’ailleurs raté une occasion en fin de match…
Vous percez à une époque où le club a une stratégie davantage axée sur les joueurs extérieurs plutôt que sur la formation. Vous étiez considéré comme une exception ?
Il y a eu Frédéric Kanouté et Steed Malbranque qui étaient partis mais il est évident qu’à cette période, je crois qu’hormis moi, seul Jérémie Bréchet et Florent Laville sont formés au club. L’OL commençait à avoir de l’argent et quand on était jeune, on savait que ce serait très compliqué de percer.
Cet exercice 2000-2001 restera également dans les mémoires avec cette victoire au bout du suspense face à Monaco en finale de la Coupe de la Ligue au Stade de France. Le premier titre de l’OL depuis 1973…
Je n’étais pas une bible en matière de football donc je n’avais pas conscience de tout ça. C’était ma première saison complète au niveau professionnel. J’étais content de jouer une finale sachant que, dans le même temps, on réalise un très bon championnat puisque l’on termine second derrière Nantes. Au début du match, je suis sur le banc et Jacques Santini décide de me faire rentrer. Tout s’est parfaitement déroulé ensuite avec ce but de Patrick Müller à la fin. J’ai vraiment pris conscience de l’importance de ce titre quand on est revenu à Lyon. Il y avait un monde fou ce dimanche après-midi… C’était le premier titre pour beaucoup de supporters. Cela a créé une dynamique. Peut-être que si l’on ne gagne pas ce soir-là, il n’y aurait pas eu les succès futurs. Puis cela venait récompenser le travail de tout le monde et notamment du président Aulas. Il a repris le club en D2, il a affiché ses ambitions, il a pris des risques en termes de transfert et cela a payé. Certains diront que ça a pris du temps mais l’important est d’arriver à atteindre ses objectifs. Après, c’est tout un club qui gagne, des joueurs au staff en passant par les salariés.
« Lors du titre face à Lens, on sentait Gerland qui tremblait »
De l’extérieur, on avait la sensation que vous formiez un vrai groupe porté par quelques individualités. Est-ce que l’on peut considérer que c’était votre principale force ?
Disons qu’à l’époque, nous étions une vraie bande de copains. Il y avait davantage de repas et d'événements hors terrain d’organisés. Moi, j’étais jeune donc je ne traînais pas trop avec les anciens mais ils me forçaient quand même à venir avec eux (rires). Il y avait un esprit de groupe que j’ai rarement connu par la suite. Aujourd’hui, les joueurs sont beaucoup plus starifiés et mis en avant donc il est délicat de former un collectif fort. C’est une problématique de génération aussi. Je pense qu’il y a beaucoup plus de joueurs talentueux à l’heure actuelle, donc qui dit talent dit individualisme. Et l’individualisme est l’antithèse de l’esprit collectif. Quand on a gagné le premier titre, certes il y a Sonny (Anderson) mais après c’est plus besogneux, on allait au front (rires). La Coupe de la Ligue, comme le premier titre de champion ont été acquis au mental.
Pensez-vous que les jeunes respectaient davantage les anciens ?
Oui sans aucun doute mais une nouvelle fois, cela découle de l’évolution de la société. Avant, les jeunes respectaient et écoutaient les plus expérimentés et ce, même s’ils étaient vieux et moins bons. Le respect, personne ne pouvait y déroger. Il fallait cirer les chaussures, ranger les ballons, déplacer les cages (rires). Maintenant, c’est beaucoup plus compliqué.
Justement pour ce premier titre de champion, l’OL reçoit Lens pour une finale inédite dans un stade de Gerland en ébullition. Vous ouvrez rapidement le score, Lyon gagne 3-1 et glane la première couronne nationale de son histoire. Du haut de vos 23 ans, comment vivez-vous ce match ?
Je pense que ce jour-là, on ne pouvait que gagner. Le scénario de cette saison était tellement improbable que l’on n’avait pas envisagé d’autres issues possibles que la victoire. On ne pouvait pas avoir fait tout ça pour rater la dernière marche. C’était impossible. Comme le football a toujours été théâtral, nous avons eu droit à la petite vidéo avec les mots d’encouragement de nos proches. Le club avait réalisé ça en cachette (rires). Le match vient à peine de débuter que j’ouvre le score. Philippe Violeau double la mise dans la foulée. Même la réduction du score lensoise de Bak ne nous a pas fait douter. On ne pouvait que gagner. Puis Gerland était en feu. C’était impressionnant ! On sentait le stade qui tremblait tellement le public sautait. Je n’avais jamais vu ça ! Je n’ai pas le souvenir d’avoir revu le stade aussi bouillant que ce soir-là. Pourtant il pleuvait (rires).
« Me nommer capitaine était un vrai choix de Paul Le Guen, dicté par le poids du vestiaire »
En cette année 2002, tout vous réussit puisque vous honorez la première de vos 49 sélections en équipe de France face à la Tunisie (1-1, 21 août 2002). Pensez-vous que cela a un lien avec la nomination de Jacques Santini, entraîneur de l’OL quelques semaines auparavant ?
Cela a forcément joué en ma faveur. Cela dit, à ma décharge, j’étais pressenti pour participer à la coupe du Monde 2002, au même titre que deux ou trois autres jeunes et c’est Djibril Cissé qui a été retenu. Ce n’est pas plus mal que je n’y sois pas allé (rires). Mais ma sélection s’inscrivait dans cette continuité-là.
Sur un plan personnel, comment a évolué votre rôle au sein du club rhodanien ?
Je dirais que le tournant a lieu lors de la saison 2004-2005 lorsque Paul Le Guen m’a confié le brassard de capitaine après la blessure de Claudio Caçapa. A partir de ce moment, il y a eu un changement notamment dans la vision que j’avais de moi-même. Cette responsabilité m’a vraiment fait grandir surtout en tant qu’homme. Je ne suis pas idiot, je sais que les dirigeants souhaitaient que Juninho soit capitaine. C’était un vrai choix de Paul Le Guen, dicté par le poids du vestiaire. Pour ceux qui arrivaient, je représentais l’OL.
De 2001 à 2008, l’OL glane sept titres de champion de France, une Coupe de France, une Coupe de la Ligue et quatre Trophée de Champions. Sur le plan national, l’OL paraît intouchable lors de cette période…
Ce qui est remarquable, c’est que durant cette hégémonie, le club a connu pas mal de changements que ce soit au niveau des joueurs et des entraîneurs. Malgré tout, il y avait toujours une certaine régularité et un véritable savoir-faire perpétré. Beaucoup craignaient une forme de lassitude de notre part mais je pense que l’on ne peut pas se lasser de gagner. On peut se lasser de jouer, en avoir marre du monde du football, mais pas de gagner. Contrairement à ce que l’on nous disait souvent, on n’a pas été champion sept ans de suite dans la facilité. Paris peut sans doute en témoigner.
« Avec Saint-Etienne, la rivalité est toujours restée saine »
Autre symbole de la suprématie lyonnaise, cette capacité à rester invaincu dans les derbys où les victoires restent dans les mémoires. Comment percevez-vous la rivalité entre l’OL et l’ASSE ?
Quand je suis arrivé à l’OL, on m’a rapidement mis dans le bain en me disant que Saint-Etienne était l’ennemi et qu’il ne fallait pas perdre contre eux. J’ai fait un de mes premiers matchs contre la réserve de l’ASSE en amical et j’ai vite compris qu’il n’y avait rien d’amical entre Lyon et Saint-Etienne (rires). D’un côté, j’avais mon oncle qui habitait à Lyon et qui me parlait de tout ça et de l’autre j’avais mes potes qui supportent encore aujourd’hui les Verts. Ça me faisait marrer de les chambrer d’autant plus que je n’ai jamais connu la défaite dans un derby. L’un des plus beaux souvenirs de ma carrière correspond d’ailleurs à notre victoire à Geoffroy-Guichard quand je marque le but vainqueur dans les arrêts de jeu (2-3, le 3 octobre 2004). Ce sont des matchs différents mais la rivalité est toujours restée saine dans ma tête. J’avais envie de gagner encore davantage que contre une autre équipe mais je n’étais pas prêt à faire n’importe quoi pour gagner. C’est dommage que cette rivalité ne soit pas saine pour tout le monde (sic).
Si l’OL a régné en maître sur la Ligue 1 au début des années 2000, il n’a pu faire mieux qu’une demi-finale de Ligue des champions. Compétition où vous avez connu des déceptions majeures que ce soit à Eindhoven ou à Milan. Qu’est-ce qu’il a manqué à l’OL pour aller au bout sur le plan européen ?
Dans les deux confrontations, on a fait des erreurs. Avec le recul, je pense que l’on perd les qualifications sur le match aller. Contre Eindhoven, j’ai une occasion que je rate et contre Milan, on a trop joué petit bras. Les gens retiennent plus Milan, mais je pense que l’on avait davantage la possibilité d’aller au bout l’année d’Eindhoven. En effet, on avait une équipe jeune et on était assez peu connus à cette période. Je pense que l’on ne se méfiait pas vraiment de nous, ce qui était un vrai atout. On avait l’insouciance et on aurait pu surprendre n’importe qui. L’année suivante, on était davantage attendus. A Milan, on était sans doute plus costaud avec plus de maturité mais le tour d’après quand on allait rencontrer une grosse équipe, il y aurait eu beaucoup plus de méfiance. Après les regrets sont présents dans ces deux confrontations que ce soit à cause du penalty que seul l’arbitre n’a pas vu à Eindhoven ou ce but d’Inzaghi en toute fin de match à Milan… Le point positif est que l’on a toujours su se relever pour aller chercher le titre. Et ce n’était vraiment pas simple.
Vous étiez souvent annoncé sur le départ et pourtant vous êtes resté fidèle au club. A l’instar de Grégory Coupet et Juninho, vous étiez l’incarnation de l’identité OL. Pourquoi une telle fidélité à votre club formateur ?
C’est vrai que l’on incarnait le club, même si avec Greg, nous sommes deux enfants nés plus proche de Saint-Etienne que de Lyon (rires). Je suis resté à l’OL car je me sentais très bien ici. Concernant mes rumeurs de départ, ce sont de simples discours de la direction. Dans toute ma carrière à Lyon, il y a seulement deux fois où j’étais proche d’un départ. La première parce que j’ai reçu une belle proposition d’un gros club étranger. La seconde, parce que je m’étais brouillé avec le coach. Je ne voulais pas partir mais j’ai un peu été forcé. Finalement, ça ne s’est pas fait (rires). Au-delà de ces deux cas, je n’ai jamais été sur le départ.
« J’ai fait le con mais bien moins que ce que les trois quart des gens pensent »
Votre relation avec Gérard Houiller, notamment, n’a pas toujours été au beau fixe…
Je ne cache pas que je n’aime pas l’homme qu’il est. Je mettais ça de côté. Je ne suis pas là pour qu’on me cire les baskets. Je veux juste être jugé sur mes performances. Je suis bon, je joue, je ne suis pas bon, je ne joue pas. Mon coach a simplement besoin de me donner ses consignes, je ne suis pas le genre de joueur à parler 30 minutes tous les jours avec mon coach dans son bureau pour évoquer ma vie. Ce n’est pas dans ma personnalité. C’est la raison pour laquelle, j’arrivais facilement à faire ce qu’on me demandait sans avoir de quelconques affinités avec mes coachs.
Pensez-vous avoir été un joueur facile à gérer ?
Si on me laisse tranquille, oui (rires). Il est évident que j’ai un certain caractère et que ma vie n’a pas toujours été adaptée à celle d’un joueur de football professionnel. Mais je ne râlais pas, je n’étais pas chiant. On me reprochait pas mal de choses en dehors du terrain mais j’étais quand même assez performant. Pour un coach, je conçois que cela a pu être frustrant. Il devait même se dire : "Sidney il fait le con mais il performe davantage que les autres qui ne font pas les cons (rires)". Sur un terrain, je n’ai jamais triché et ça tous mes entraîneurs en avaient pleinement conscience.
Quand vous dites « faire le con », vous faites référence à votre réputation de fêtard ?
Oui. J’assume ce que j’ai vraiment fait. J’ai fait le con, c’est une certitude mais bien moins que ce que les trois quarts des gens pensent. Si tout ce qui a été dit sur moi était vrai, je peux vous assurer que je n’aurais pas pu faire 14 ans de carrière, dont 8 au niveau international. Le pire c’est quand certains disaient m’avoir vu en soirée la veille d’un match. Pour être franc, c’est arrivé une seule fois et on était déjà champion… Je ne suis pas un surhomme. Je ne peux pas être alcoolisé la nuit et être performant quelques heures plus tard. Aujourd’hui, cette image me touche davantage qu’avant par rapport à mes enfants. Personnellement, je n’accorde pas vraiment d’importance à ce que l’on peut dire sur moi. J’ai grandi et j’ai su faire face à ce genre de choses.
« Lorsque Claude Puel m’a retiré le capitanat, j’ai été blessé et touché »
Selon vous, pourquoi le règne de l’OL s’est-il-arrêté en 2008 ?
J’ai le sentiment que Lyon a raté un virage en interne. Je ne parle pas de la nomination de Claude Puel, que j’apprécie beaucoup. J’avais un peu de mal avec son management et sa vision du football, mais sinon je l’aimais bien. C’est quelqu’un de franc du collier. C’est à la fois un homme bon et un bon entraîneur. Mais je pense que le management qu’on lui a demandé de faire, n’était pas adapté à l’OL. Il est clair qu’il fallait remettre un peu d’ordre après le passage d’Alain Perrin, même si on avait fait le doublé. Disons que l’on avait une façon de fonctionner depuis longtemps et le fait d’offrir les pleins pouvoirs à Claude Puel sur pas mal de points, a déstabilisé beaucoup de monde au club. Dans une organisation comme l’OL, chacun doit avoir son importance. Je pense que quand il est arrivé, on lui a dressé un mauvais portrait de personnes du club. Une fois que les nouvelles responsabilités sont données, il est délicat de revenir en arrière. Puis bon, toute série s’arrête un jour ou l’autre. Bordeaux fait une sacrée saison cette année-là aussi.
Claude Puel décide de vous confier de nouveau le brassard de capitaine à la suite du départ de Juninho. Il vous démet ensuite de vos fonctions à la suite d’une affaire extra-sportive intervenue juste avant un derby à Saint-Etienne en octobre 2009. Cet épisode a-t-il précipité votre départ ?
Je suis en fin de contrat, donc difficile à dire mais une chose est sûre, j’ai très mal vécu cet événement. J’ai été sanctionné mais en même temps le coach décide de me faire jouer donc je n’ai pas trop compris. J’avais un rôle important au sein du vestiaire et comme on décide de me le retirer, je n’avais aucune raison de continuer. Donc je ne parlais plus. J’étais vraiment très énervé. On a eu une période un peu compliquée ensuite. Au mois de janvier, on joue contre Monaco en Coupe de France. Cris n’est pas là et le capitaine n’est pas défini. Claude Puel souhaite alors me redonner le brassard et me l’annonce dans le vestiaire, mais un peu en aparté. Moi je refuse. Je me souviens, Rémy Vercoutre était à côté de moi et me donne un coup de pied pour me faire réagir. Je lui ai dit clairement : « Vous m’avez enlevé le brassard il y a deux mois et demi parce que je ne représente pas les valeurs que vous voulez pour votre capitaine, donc c’est non ». Il a été surpris et il a donné le brassard à Hugo Lloris.
C’est quand même un geste fort de votre part. Avec le recul, n’avez-vous pas des regrets ?
Aucun ! Si c’était à refaire, je le referai. J’ai vraiment été blessé et touché. Je n’en veux à personne. Les gens ont le droit de choisir. Mais une fois que l’on fait un choix, il ne faut pas revenir en arrière. Il faut penser aux conséquences d’un choix en amont de le faire. J’accepte que l’on me tape sur les doigts quand je fais des erreurs mais dans ce cas-là, personne n’est venu me parler. Ce choix a été fait pour, soi-disant, préserver l’image du club mais personne n’a pensé à moi. On peut donc dire que le symbole a pris le pas sur l’humain. Plusieurs fois, Claude Puel m’a demandé de rejouer mon rôle parce que les choses n’allaient pas au sein du vestiaire et je ne changeais pas de discours. Je lui disais qu’il fallait réfléchir avant de me retirer le brassard. Sur la fin, j’ai finalement accepté de rejouer mon rôle au sein du vestiaire.
« L’OL ne voulait plus de moi »
Votre aventure à l’Olympique lyonnais se termine donc en juin 2010. Vous annoncez votre départ via une interview accordée à L’Equipe. C’est le symbole de disparités importantes avec le club ?
Je ne pars pas fâché. Simplement, il y a eu beaucoup de bruits autour de ma non-prolongation de contrat. J’arrivais en fin de contrat avec le club. Nous avons entamé des négociations en septembre-octobre donc très tôt dans la saison. Nous avons discuté une fois et je n’ai plus jamais eu de nouvelles jusqu’à ce que j’annonce mon départ. Cela signifiait simplement que le club ne voulait plus de moi mais j’aurais aimé qu’on me le dise. J’aurais pu le comprendre. Là, j’étais dans l’expectative et il fallait que je pense à mon avenir personnel. Je me suis fixé une deadline et quand elle fut atteinte, j’ai annoncé mon départ. Honnêtement, j’aurais aimé faire toute ma carrière à l’OL. Mais je n’en veux à personne. Je suis très lucide, je ne crois pas en la reconnaissance éternelle encore moins dans ce milieu. Peu importe ce qu’un joueur a accompli avec un club, un joueur reste un joueur et il est simplement de passage. Seuls le club et l’institution perdurent. Dans le football, comme dans la vie, quand tu apportes quelque chose à ton club ou à ton entreprise, on te brosse dans le sens du poil et une fois que tu apportes moins, il n’y a plus grand-chose. Comme je dis souvent aux jeunes, c'est à eux d’aller chercher les choses, n’attendez rien de personne.
Vous arrêtez votre carrière professionnelle après avoir connu une expérience mitigée au Panatinaïkos (2010-2011) puis deux ans tronqués par des blessures à Evian-Thonon-Gaillard (2011-2013). Pour autant, vous revenez à l’OL en tant que joueur amateur avec pour ambition secrète de retrouver l’équipe première ?
Non, pas du tout. Je savais directement que je ne rejouerais pas avec l’équipe professionnelle. Ce n’était pas mon objectif. Lors de ma grave blessure au tendon rotulien, j’ai attrapé un staphylocoque doré. J’ai perdu plus de 10 kilos en un mois et je n’ai pas marché pendant deux mois et demi. Les médecins m’ont même annoncé que je ne pourrais pas reprendre le football mais je ne voulais pas lâcher. Je souhaitais ardemment rejouer au football, peu importe le niveau. Pour cela, il fallait que je trouve des conditions décentes pour m’entraîner. J’ai fait ma rééducation au centre Paul Santy dans le 8e arrondissement de Lyon et j’étais proche de certaines personnes du club. Du coup, le contact a été établi et j’ai fait mon retour au club. Je m’entraînais avec la réserve. Depuis, je suis resté un joueur amateur, à Chasselay et aujourd’hui à Limonest. Chacun y trouve son compte. Je peux continuer à jouer puis mes coéquipiers, mon coach et le public sont contents quand je joue. Cela fait plaisir à tout le monde. Cette saison, mon emploi du temps est plus adapté donc j’espère jouer plus souvent que l’année dernière où je n'ai fait quasiment que les matchs de coupe.
Dans une interview, vous aviez déclaré que ce sont « les joueurs étrangers qui m’ont appris la culture de la gagne ». Vous pensez qu’en France, les joueurs n’ont pas un tempérament de vainqueur ?
En France, on forme des bons joueurs mais on ne forme pas des joueurs à gagner. Je me rappelle que parfois, Paul Le Guen devait mettre fin prématurément aux séances d’entraînement parce qu’il y avait trop de coups et qu’il avait peur qu’on se blesse entre nous (rires). Mais ce n’était pas méchant. C’est simplement que tout le monde voulait gagner. Du coup, en match, nous étions habités par ce même état d’esprit. Quand j’ai démarré en professionnel, les anciens comme Philippe Violeau, Christophe Delmotte ou Florent Laville possédaient cet état d’esprit mais sinon ce sont vraiment les étrangers comme Juninho, Claudio Caçapa, Patrick Müller, Sonny Anderson, Djila Diarra, Michael Essien et plus tard Cris, Tiago et Kim Källstrom qui avaient en eux cette rage de vaincre. J’ai connu ces deux générations donc je suis plutôt bien loti. Les anciens me poussaient à être moins laxiste, les étrangers m’ont poussé à l’excellence pour gagner.
« En France, les joueurs n’ont pas cette envie de se surpasser pour gagner »
Ce problème de formation est toujours d’actualité selon vous ?
Oui, c’est une évidence. J’ai entraîné des jeunes encore récemment. Ils sont techniques, ce sont des bons joueurs mais ils n’ont pas cette envie de se surpasser pour gagner. En France, on forme de bons joueurs et c’est la raison pour laquelle ils explosent quand ils partent à l’étranger. En dehors de nos frontières, les joueurs s’entraînent de la même façon, ni plus, ni moins. Seulement il y a une vraie culture de la gagne. J’ai constaté ça aussi en équipe de France où il y avait beaucoup de joueurs expatriés. Les Makélélé, Zidane, Thuram et autres Vieira n’étaient pas là pour rigoler mais pour gagner ! En France, l’important est de jouer et de progresser, pas forcément de gagner. Autre exemple, maintenant les petits ont des plateaux jusqu’à 12 ans. Tout le monde gagne, tout le monde est content. Il n’y a même plus de penaltys pour départager les équipes. Je vois ça régulièrement avec mon fils de 8 ans. Ils font des tirages au sort ou des quiz pour départager les équipes. Moi à 7 ans, je faisais des tournois, je perdais et je pleurais (rires). Je n’en suis pas mort, bien au contraire.
Parlons désormais du présent. Comment jugez-vous l’Olympique lyonnais version 2017-2018 ?
Cette année, il s’est passé quelque chose puisque des cadres formés au club comme Maxime Gonalons, Corentin Tolisso et Alexandre Lacazette sont partis. On peut parler d’une fin de cycle. Objectivement, je ne pense pas que les recrues soient meilleures que les joueurs qui sont partis, à l’instant T. Hormis Bertrand Traoré qui me semble vraiment fort. Peut-être que dans deux ans, mon discours sera différent. En revanche, défensivement, on peut dire que l’OL s’est renforcé. Que ce soit dans l’axe ou sur les côtés, tout est plus cohérent que la saison dernière. Lyon part vraiment sur quelque chose de nouveau. Maintenant, il faut que la mayonnaise prenne car le club reste très ambitieux. A mon avis, l’OL va finir second ou troisième du fait de la faiblesse des autres équipes. Paris est au-dessus et ne va pas se faire bouger deux fois de suite mais derrière c’est assez ouvert. Lyon peut et doit lutter avec Monaco.
Quel regard portez-vous sur la qualité de jeu de l’OL ?
A mes yeux, l’OL doit retrouver une vraie identité de jeu qui était présente avec tous les joueurs formés au club. Certes, l’OL n’a pas gagné de titre mais c’est parce qu’il manquait de caractère. Désormais, le club part sur quelque chose de nouveau. Depuis le début de la saison, je trouve que le contenu des matchs est plutôt bon. Il est vrai que l’OL aurait pu faire un peu mieux face à Guingamp mais la victoire est au bout donc on n’en parle pas. Par contre à Nicosie contre Limassol, il y aurait dû avoir un succès à la clé. Lyon s’est en revanche bien repris à Paris, même si le résultat n’est pas au rendez-vous. Le but doit être de gagner et de convaincre. C’est ce que l’on attend de cette équipe. Pour le moment, cela manque de régularité et l’OL joue trop par à-coup en comptant sur la qualité individuelle de ses joueurs offensifs. Mais l’assise défensive me plait et je pense que si l’OL veut reconstruire une équipe, il doit avant tout s’appuyer sur une défense solide car offensivement le talent est là et il y a des bons jeunes qui poussent. Maintenant, il faut trouver du liant entre cette défense et l’animation offensive.
« L’OL doit retrouver une vraie identité de jeu »
Selon vous, quel est le « style Genesio » puisque c’est le coach qui doit être garant de l’identité de jeu ?
Je répondrais l’adaptation aux joueurs qu’il a en sa possession (rires). Je considère qu’un bon entraîneur est celui qui réussit cette adaptation car il a multitude de profils à sa disposition. Un bon entraîneur ne doit pas toujours faire jouer son équipe de la même manière parce que ça veut dire qu’il s’entête. Ce que je considère comme un manque d’intelligence. Certes, il a un style de jeu et veut jouer d’une certaine manière mais s’il n’a pas les joueurs pour, il doit changer son fusil d’épaule.
Les critiques à son égard sont-elles justifiées ?
Je pense que les gens sont durs avec Bruno Genesio. Quand il reprend l’équipe, elle fait une remontée spectaculaire pour terminer deuxième du classement. La saison dernière, on ne va pas se mentir, il n’avait pas de défense. En revanche, cette saison, si l’OL ne joue pas bien, on pourra lui reprocher des choses puisqu’il semble avoir vraiment choisi les joueurs et le club a recruté les profils qu’il souhaitait.
Les reproches concernent davantage la progression assez faible du collectif lyonnais mais également le fait que des joueurs à fort potentiel comme Mammana et Darder aient quitté le club…
J’adore Sergi Darder et je l’ai d’ailleurs toujours défendu. Mais Darder, il faut le faire jouer comme un Darder. Il ne fallait pas le faire jouer comme un Tolisso, ils ont chacun un profil différent. Sur ce point, on peut effectivement en vouloir à Bruno Genesio. Il aurait pu le mettre un peu plus haut dans le milieu de terrain, pour qu’il développe son jeu axé sur sa technique et sa qualité de passe, tout en limitant son impact physique à la récupération, vu que ce n’était pas son point fort. Après, en faisant jouer Darder dans ce rôle, on ne peut pas vraiment mettre Nabil Fekir dans la position qu’il occupe aujourd’hui. Cela nuirait à l’équilibre de l’équipe. Or, Fekir me semble indispensable à l’heure actuelle. Pour Emanuel Mammana, je pense que c’est davantage un problème de patience. Il n’a pas beaucoup progressé la saison dernière à cause de la faiblesse de notre défense. J’ai la sensation qu’avec un joueur d’expérience comme Marcelo, il aurait pu vraiment exploser. Mais pour cela, il aurait dû accepter de ne pas trop jouer pour ensuite gagner sa place au fil des mois. Il a besoin d’apprendre. Je pense sincèrement que c’est un bon joueur mais il ne fallait pas le lancer au casse-pipe comme ce fut le cas la saison dernière.
« Il y a un véritable écart de niveau entre Alexandre Lacazette et Mariano Diaz »
Au-delà de la progression des joueurs, Bruno Genesio doit aussi progresser lui-même car il reste un jeune entraîneur. Le costume OL n’est-il pas encore trop grand pour lui à la vue de sa faible expérience pour ce poste ?
Il est vrai qu’il a été longtemps adjoint mais j’ai le sentiment qu’il a beaucoup appris dans ce rôle-là. Je pense vraiment qu’il peut faire du bon travail. Après, il est pas mal chahuté par les supporters. Pendant longtemps, ces supporters ont été habitués à ce que l’OL soit au plus haut donc il y a de l’impatience due à cela et aussi due aux ambitions affichées par le club. Mais honnêtement, l’OL est l’un des seuls clubs qui n’a pas connu de véritable descente aux enfers après son règne. Depuis 2008, l’OL n’a jamais terminé plus bas que 5ème (en 2013-2014). Cette régularité est quand même exceptionnelle. Les Parisiens font les fanfarons mais il n’y a pas si longtemps que cela, ils se maintenaient à la dernière journée en faisant match nul chez eux sur un but d’Amara Diané. Monaco était en Ligue 2 encore récemment. J’ai envie de dire aux supporters de relativiser, tout peut arriver dans le football. Il y a beaucoup d’incertitude mais en 20 ans, l’OL affiche une régularité rare.
Quel est votre sentiment sur le paradoxe Memphis Depay qui brille en termes de statistiques mais beaucoup moins sur le plan du jeu ?
C’est assez spécial. Personnellement, je ne m’arrête pas aux statistiques car elles sont trompeuses. Par exemple, vous pouvez être un joueur comme Lucas qui rentre au PSG et qui marque les 4es et 5es buts de l’équipe. Cela va faire pas mal de buts à la fin du compte mais ce n’est pas pour autant que le joueur est décisif. Memphis, c’est différent car il est décisif. A partir de là, on ne peut pas dire grand-chose. Je préfère un joueur comme Bertrand Traoré qui est plus actif mais en même temps, les buts et les passes décisives de Memphis font gagner des points à l’OL. Le football, c’est avant tout de l’efficacité. C’est un peu comme Edinson Cavani. Dans le jeu, il n’est pas très performant mais il marque quasiment à chaque match. Après, Memphis il a brillé où ? Uniquement aux Pays-Bas qui est un championnat bien inférieur à la Ligue 1. En Angleterre, il a eu des difficultés et il en a aussi en France, cela me semble logique. Maintenant, compte tenu du prix de son transfert, il est compliqué de le mettre sur le banc. Seuls les mastodontes européens comme le Real, le Bayern ou le Barça peuvent se permettre de mettre des stars sur le banc.
Votre constat est aussi valable pour Mariano Diaz qui n’était qu’un second couteau au Real Madrid ?
Bien sûr. Si encore, le joueur est titulaire dans un club européen de même niveau que l’OL comme Séville ou Valence, il est normal que l’OL se penche sur lui mais là, on décide de remplacer un joueur comme Alexandre Lacazette par le 5e attaquant du Real Madrid ! J’ai un peu de mal à comprendre. Surtout que derrière lui, hormis les jeunes, c’est un peu le néant. Donc il passe du fond du banc du Real Madrid à une place de titulaire assez confortable à Lyon. Il y a quelque chose qui m’échappe. Je n’ai rien contre lui, c’est certainement un bon joueur s’il a été recommandé par Zizou et Karim Benzema. Mais si l’OL a vraiment l’ambition de faire mieux que l’année dernière, je ne comprends pas pourquoi le club n’a pas recruté un joueur du niveau de Lacaz’. C’est ma façon de voir les choses. Peut-être que Mariano va se révéler et atteindre le niveau d’Alexandre Lacazette à court ou moyen terme. Mais pour le moment, il y a un véritable écart entre les deux. L’excuse du profil n’est pas valable, le poste est le même donc on s’attend à des performances semblables et ce, même si les deux joueurs évoluent dans un registre différent. Mariano est un pari, pas une valeur sûre.
« Je souhaite accompagner les joueurs et les emmener au maximum de leur potentiel »
Concernant votre reconversion, vous avez créé SGM, une entreprise de management sportif. En quoi cela consiste exactement ?
J’ai fondé cette structure avec mon meilleur ami. Quand j’ai arrêté ma carrière, je me suis penché avec attention sur l’évolution des jeunes. A l'ETG, j’échangeais beaucoup avec les jeunes et j’y ai pris goût. Dans ce milieu, les agents ou les soi-disant agents ont pris beaucoup d’ampleur. Je suis parti du simple constat que j’ai de bons rapports à la fois avec les jeunes mais aussi avec les dirigeants et les amateurs de football en général. A partir de là, on a fondé cette entreprise. Mon rôle est à mi-chemin entre l’agent et le conseiller mais toujours dans le but d’aider et d’accompagner. Je ne veux pas devenir agent car je n’ai aucune envie de passer ma licence et je ne veux pas être catalogué agent. Je ne souhaite pas avoir cette étiquette péjorative qui place un joueur à tel endroit pour gagner de l’oseille. Ce n’est pas mon but. Si je dois faire signer un joueur, on peut le faire totalement légalement avec un avocat, pas besoin de la licence d’agent. Et je souhaite aussi accompagner les joueurs et les emmener au maximum de leur potentiel. Un peu comme un grand frère. J’ai pris des joueurs qui évolueront au maximum en National mais peu m’importe. Le but est que chacun aille au summum de ses possibilités dans de bonnes conditions.
Ces activités ont mauvaise image du fait des sommes importantes que gagnent ces intermédiaires et du fait des nombreuses carrières brisées par les conseils de ces personnes qui ne voient que leur intérêt personnel et non celui du joueur. Comment arrivez-vous à vous démarquer de cela ?
En étant tout simplement sincère ! Pour travailler efficacement, on s’est concentré sur une dizaine de joueurs. Un jeune qui a le potentiel de jouer au maximum en Ligue 2, il faut abattre cartes sur table avec lui. Je pense qu’il n’y a rien de pire que de promettre monts et merveilles à un joueur alors que l’on sait très bien qu’il n’a pas un potentiel Ligue des champions. Il ne faut pas dire à un gamin, tu seras le prochain untel ou untel. Il faut partir du départ et travailler. Le but étant de leur inculquer des valeurs indispensables comme l’humilité. Je suis vraiment là pour bien les entourer. Et si la progression est importante et que le jeune joueur arrive plus haut que prévu, c’est tant mieux. Mais il faut y aller étape par étape. Cet accompagnement se fait aussi bien sur le plan humain que footballistique. Mon ami s’occupe de l’humain et moi du foot (rires). Je ne définis pas un nombre d’heures de travail par semaine. Je suis disponible pour eux. Ils doivent prendre l’habitude de m’appeler quand ils ont besoin de conseils ou besoin de parler. Ce n’est pas bon de couver les jeunes et de les mettre dans le confort. Et ils sont trop habitués à ça alors qu’ils doivent aller chercher les choses.
A côté de cela, vous occupez également une fonction beaucoup plus exposée médiatiquement à savoir consultant pour le groupe Canal+. Cela découle de votre volonté de rester dans le football à la suite de l’arrêt de votre carrière ?
Pas forcément, disons que travailler dans les médias résulte davantage d’opportunités qui se sont présentées plutôt que d’une réelle volonté de ma part. Je ne cherche pas à rester absolument dans le milieu du football. Mais c’est sans doute ce que je connais le mieux aujourd’hui (rires). J’ai été invité plusieurs fois dans l’émission Les Spécialistes puis j’ai commenté la coupe du Monde 2014 pour Ma Chaîne Sport et je faisais des piges pour L’Equipe 21. Le public me trouvait assez bon donc Canal+ m’a proposé d’être pigiste pendant 18 mois et j’ai signé un contrat à l’année où j’ai un nombre de prestations à faire. Sincèrement, je ne pensais pas que ça se passerait aussi bien.
« Si je dois critiquer l’OL, je le ferais sans aucun problème »
En tant qu’ancien joueur et partisan de l’OL, est-ce compliqué de parler du club dans les médias ?
Non, je ne trouve pas. J’ai la prétention d’être relativement juste dans mes analyses que ce soit par rapport à l’OL ou aux autres clubs. Je ne cache pas que j’aime Lyon. C’est mon club. Mais je ne mets pas de filtre, si je dois faire une critique sur le club, je le ferais sans aucun problème. On a le droit de porter un regard critique sur la prestation d’untel ou d’untel mais ça ne veut pas dire que je ne l’aime pas. Je n’y peux rien si un joueur n’a pas été bon. C’est justement aux joueurs d’accepter la critique quand ils ne sont pas bons. J’analyse, je décris selon ma vision des choses d’ancien joueur. Le but était d’être juste. J’ai une totale liberté d’expression.
En perte de vitesse au niveau des droits télé notamment, est-ce que le vrai atout de Canal+ pour remonter la pente n’est-il pas la qualité de ses consultants comme vous, Habib Beye et Eric Carrière ?
C’est difficile à dire. Si le public est satisfait de nos prestations, c’est tant mieux. De mon côté, je me sens vraiment bien et je prends beaucoup de plaisir à participer aux émissions. J’ai joué à haut niveau pendant près de 15 ans donc je connais un peu le jeu. Je n’ai pas besoin d’avoir vu un million de matchs de football pour comprendre le jeu. Je me trompe parfois dans les noms mais c’est normal, il y a énormément de joueurs (rires). J’espère désormais poursuivre dans ce sens. Canal+ m’a fait confiance et je n’oublie pas. Je suis quelqu’un de loyal donc ma volonté est de continuer avec ce groupe. Si un jour ça ne me plait plus, je ferais une formation pour faire autre chose. Pour le moment, je ne vois qu’à court-moyen terme. Je ferais le point dans deux ans.
Etant d’origine béninoise, avez-vous envie de vous investir dans des projets en lien avec votre pays d’origine ?
Je suis très attaché à mon pays d’origine, j’y vais régulièrement. Ma sœur s’est mariée là-bas d’ailleurs. Je m’y suis rendu récemment et j’ai eu l’occasion de rencontrer le président ainsi que le ministre des sports. Ils souhaitent que j’intervienne dans le sport béninois parce que j’ai une certaine aura mais c’est compliqué. Il n’y a même pas de championnat, c’est dire. Après, est-ce qu’ils souhaitent vraiment que je m’investisse ou est-ce que c’est purement politique et diplomatique, c’est une question à se poser. Là-bas, on est passé à la télévision ensemble et depuis que je suis rentré, pas de nouvelles…
« Je suis Français. Mes parents m’auraient jamais influencé pour que je joue pour le Bénin »
Avez-vous eu l’opportunité de porter le maillot béninois ?
Oui, j’ai eu un appel de la fédération béninoise lorsque j’ai intégré l’équipe de France Espoirs. Pour moi, l’équipe de France Espoirs était déjà un eldorado. Je suis né au Puy-en-Velay donc je suis Français, pas Béninois. Après, si à 25 ans je n’avais pas eu de possibilité de jouer en équipe de France et que le Bénin m’avait proposé quelque chose, la donne aurait été différente. C’est un statut particulier d’être international. Là, à 19 ans, qu’est-ce que j’allais aller faire au Bénin ? Surtout que ce n’est pas une grosse nation africaine, comme peut l’être la Côte d’Ivoire. Donc, avant de disputer une coupe du Monde, il aurait fallu être très patient (rires). Même si l’équipe a tendance à se développer. Aujourd’hui, beaucoup de joueurs font le choix de leur pays d’origine de plus en plus jeune, comme dernièrement Amine Harit avec le Maroc, mais cela dépend beaucoup de l’éducation. Mes parents m’ont toujours éduqué en tant que Français. Jamais ils ne m’auraient influencé pour que j’aille jouer pour le Bénin.
De votre côté, quelle éducation vous inculquez à vos trois enfants ? Cela ne doit pas être aisé à gérer vu vos nombreux déplacements…
Je perpétue l’éducation que j’ai reçu de mes parents à savoir stricte mais pas trop. On éduque nos enfants comme on a été éduqué. Une nouvelle fois, mon objectif est d’être le plus juste possible. La base étant les études. S’ils me ramènent des bonnes notes, je serais cool sinon… (rires). Je suis un père quand il faut être un père mais je m’amuse comme un gamin avec eux quand on joue. Je rigole, je me roule par terre (rires). Malgré ma carrière et mes activités actuelles dans le football, le foot n’est pas très présent à la maison. Mon fils a un ballon mais c’est lui qui est allé l’acheter (rires). J'ai acheté des affaires de foot à mon fils parce qu’il joue en club. Il doit me rester quelques maillots dans un placard mais il n’a jamais dû les voir. Ma vie entre Paris et Lyon se passe très bien. Cela me permet de rester actif surtout après une carrière de footballeur où il est impossible de devenir sédentaire du jour au lendemain. Cela me permet de garder cette vie de nomade. Je pense que j’ai besoin de cette vie-là (rires).
Bravo !
Un très beau et très complet reportage sur cette ancienne gloire lyonnaise qui nous permet de (re)découvrir un joueur ô combien attachant et très juste dans ses propos. Que de lucidité, que de franchise, que de droiture et quel dommage qu'il ait été et est encore traité de façon péjorative par certains qui ne veulent retenir de lui que le côté fêtard exagéré jusqu'à la caricature.
Prenez-en de la graine, messieurs les pseudo-vedettes, réfléchissez à son discours, les jeunes.
Il y a de l'exemplarité à suivre chez ce bonhomme.
Super interview, sans langue de bois et totalement à l'image du joueur.
J'adorai le trident Malouda-Wiltrod-Govou lors de la dernière année de Le Guen. Toujours à permuter sur le front de l'attaque. C'était vraiment bat de les voir jouer ensemble.
Là au moins y a de la lecture
P.S : Je me souviens avoir suivi à la radio ce fameux match de coupe qu'il évoque et m'être interrogé de la sorte quand j'ai entendu son nom prononcé par le commentateur : "Mais qui c'est ce Govou ?"...
je disais toujours à mon fils que Sydney était un joueur formidable non pas exclusivement pour son talent mais tout ce qui est décrit dans cette interview
Chaque fois qu'il jouait c'était un plus pour l'équipe. Je l'ai toujours adoré, encore maintenant et je l adorerait encore très longtemps. Cela fait vraiment plaisir de lire cet article et comme le dit janot06 que les jeunes en prennent de la graine.
Encore bravo et MERCI SYDNEY.
Bravo d’avoir obtenu ce super entretien d’un joueur emblématique de nos années de succès. J’ai toujours adoré Govou, qui parle ici avec passion de deux valeurs fortes du club : collectif et humilité.
Ce serait top si cette interview pouvait être la première d’une (longue) série de joueurs français ou étrangers passés par chez nous. Ça permet
1) d’évoquer les souvenirs, et ça c’est toujours bon
2) de sortir du quotidien (enfin… hebdomadaire) des avant/après-matches et de prendre un peu de recul ou d’accéder à un regard nouveau (comme dans un tout autre registre avec la super interview d’Isabelle Dias il y a quelques temps)
Bravo encore O&L
Bonjour,
Merci pour les retours. Oui, c'est notre objectif. RDV sur le site tous les mercredis avec un ancien joueur.
Bonjour à tous,
Ah sacré Sid Govou, lui c'est et restera à jamais un pur Gone, cela aurait était génial, si il aurait terminer sa carrière à Lyon, il l'aurait bien mériter.
Pour faire toute sa carrière dans un club, il faut que son amour du club soit supérieur a son besoin de jouer (titulaire)
Totti a reussi cela, il a passé plusieurs saison sur le banc. Ce qui n est pas facile...
Vraiment super intéressant Merci O&L .
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Affectivement , il est sur mn podium des joueurs qui me font sentir etre chanceux d'avoir pu les voir jouer...........juste derriere Juni en 2 , et mon icone a vie MONSIEUR Sonny Anderson .
Il est et restera une Légende de l'OL comme le seront a jamais des fleury , des Lacombes , des flo maurice , des Cavegoal , des Laville , des coupet , des essien , des diarra et bien d'autres .J'ai toujours adoré ce joueur atypique , fan de Bob Marley et qui pouvait etre parfois totalement lunaire comme l'anecdote ou il se reveil apres le trajet pour un match et ou il demande a vercoutre il me semble contre qui ils jouaient ou celle ou une femme s'incruste sans y avoir ete invité dans sa voiture devant le siege du club lui demandant de l'emmener au metro , il refuse , la femme veut plus sortir de la voiture , il l'a laisse alors enfermé dans la voiture tte seule et demande a un mec de la secu de la sortir loool 😀
Je sais qu'on parle de son doublé contre le Bayer du grand Khan en reference mais si je doit retenir 2 buts du Sid , pour moi il y a la reprise contre Marseille ou dehu loupe son dégagement , la balle termine en haute cloche et sid arrive comme une bombe et lache un pur missile dans les buts de barthez pfiooou Anthologie !!!! et le numero 1 tte catégorie celui contre la vert-mine a la fin du temps reglementaire ou il recupere un ballon de Juni (qui se fait d'ailleurs defoncer sur l'action ) et qu'il arrive comme une fusee et sur le cote gauche et biiim , je l'ai en tete comme si je venais de le voir , qu'il enleve son maillot comme un rageux et court vers le poing de corner le poing levé comme un spartiate qui vient de terrasser son adversaire............quel souvenir putin !!!!! De tte facon comme on le dit souvent entre supporters et c'est une réalité " Govou il marquait pas énormément mais il savait marquer que des beaux buts "
J'aurais toujours une tendresse toute particuliere pour lui que j'ai ressenti qu'avec tres tres peu de joueur de football .
MERCI POUR TOUT MONSIEUR.......
.SIDNEY GOVOU.........SIDNEY GOVOU............SIDNEY , SIDNEY , SIDNEY GOVOU !!!!
Juste quelqu'un de bien... qui fait du bien
Il a sa liberté de parole, c'est bien, très bel interview, super joueur évidemment à l'ol !
Mais il n'a pas la parole d'évangile non plus, je ne suis pas toujours d'accord avec ses propos comme par exemple sa comparaison entre Mariano et Alex, c'est plus que moyen je trouve !
Non seulement, ils ne sont pas comparables (profils différents, Lacazette à commencer à droite un certain temps en ayant 1 ou 2 années pour s’aguerrir alors que l'autre vient d’arriver !) mais en plus cela va alimenter les merdias parisiens qui comme la face de cake de Riolo de RMC vont s'en donner a cœur joie !!!!!!!
Pour avoir écouter plusieurs fois "syd" sur canal après certains matchs, ses commentaires sont peu intéressants, je ne le vois pas faire long feu comme consultant !
Merci pour tous ce que tu as fait à L'OL, personne ne t'oubliera. Ce serait bien qu'il revienne au sein de L'OL pour aider les jeunes à l'entrainement. Voir même repéré des super bon jeunes joueurs qui jouent à l'étranger. ALLEZ L'OL
Super interview du joueur que j'appréciais le plus quand il jouait à Lyon.
Il décrit pas mal de choses intéressantes en comparant le respect des anciens à son époque et aujourd'hui et sur la culture de la gagne. L'OL avait plus de caractère, les joueurs me donnaient l'impression de tout donné sur le terrain même quand il perdaient. Lyon dans ses grandes années gagnaient énormément de matchs en marquant dans les dernières minutes et leur force première était dans le collectif, se qui est différent de l'équipe d'aujourd'hui.
On s'appuie un peu trop sur les individualités, et je trouve que sur certains matchs quand l'équipe est en difficulté, les joueurs me donnent pas cette impression de vouloir absolument gagner et de tout donner comme c'était le cas dans les années passées.
C'est grâce à des mecs comme Sid que j'aime le foot, quelle mental et quelle caisse (sans jeu de mots ...)c'est juste dommage qu'il n'ai pas été plus adroit devant le but quand lancé de 30 m par juni il faisait des contrôles en extension comme lui seul pouvait faire et qu'ensuite il ratait le cadre, mais il avait d'autres atouts dont sa personnalité attachante, et la gnaque, un mec bien en résumé.
Bravo pour cette interview dun joueur qui a marqué de son empreinte l'OL
Témoignage complet et où l'on apprend beaucoup sur l'homme.
merci pour cet entretien.
Comme tout le monde, je l 'ai lu du début à la fin, suspendu aux paroles de Sidney sans en rater une seule miette!
Oui, ça fait plaisir de l 'entendre car beaucoup de souvenirs remontent...
Et puis surtout, beaucoup d'expérience au plus haut niveau! Donc très intéressant à suivre son avis sur le milieu du foot notamment et le mental à avoir pour les jeunes.
Vraiment content d 'avoir eu de ses nouvelles et d 'avoir lu ces quelques lignes en balayant le passé , le présent , sa vie de joueur et d'homme.
Merci M. Govou.
Il a des nouvelles de Péguy ?
Ils sont toujours en contact oui. Mais à l'OL, Govou était davantage proche de Vercoutre, Wiltord et Squillaci. Avec Luyindula, il y avait une étroite complicité sur le terrain mais en dehors, ils ne se fréquentaient pas des masses. Ils avaient peu d'amis en commun notamment. Puis comme m'a dit Sidney en rigolant, "que ce soit à l'OL, en équipe de France espoirs ou en équipe de France, on était toujours ensemble, il fallait bien couper un peu hors football".
J'ai toujours adoré ce joueur et j'ai jamais pu comprendre pourquoi il y a eu tant de réticence à en faire un titulaire en équipe de France. Un joueur qui pouvait débloquer un match à lui tout seul. Et puis aussi un vrai équipier qui faisait de gros efforts défensifs.
quel joueur, j'adore sa mentalité et son coté sincère. Et sa réputation de fêtard nous a offert quelques dérapages qui contribuent à sa légende :
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2008/12/16/1358142_lyon-sidney-govou-controle-avec-2-6-grammes-d-alcool-dans-le-sang.html
quand même 2,6 grammes après un match le coquin 🙂
Lui au moins, c'était un joueur imbibé !
Y en a pas des tonnes de joueurs qui font totalement l'unanimité au pres des supporters , sid en fait partie